Le Hatha Yoga repose sur l’intégration des Ashtanga (Ash: huit, Anga : membres). Ce sont les huit membres ou corps du yoga, qui permettent de contrôler le mental et le corps en vue d’atteindre l’état d’éveil.
Yamas : règles de conduite sociale
Niyamas : règles de conduite personnelle
Asanas : postures
Pranayama : respiration
Pratyahara : concentration
Dharana : retrait des sens (non-réaction à tout ce qui est capté par les sens)
Dhyana : méditation
Samadhi : conscience, éveil

Lors des cours de yoga, nous expérimentons régulièrement asanas, pranayama, concentration et méditation. Plus rarement nous entendons parler des règles de conduite sociale et personnelle. Ces règles sont applicables tant lors d’une pratique de yoga que dans la vie quotidienne, et il est intéressant de se poser la question de notre cheminement à ce sujet.

Les Yamas sont les règles de conduite sociale
Ahimsa : Non violence. Respect de la vie.
Envers soi, envers les autres, envers son environnement, respect du vivant en général (animal, végétal). Il ne s’agit pas seulement de la violence physique, mais aussi verbale, psychologique. L’impact d’une violence psychologique est tout aussi destructrice à long terme que la violence physique, car elle affecte la pensée de la personne, son estime, sa confiance, son énergie. Refuser la violence, c’est refuser la souffrance, c’est cultiver le respect et le bonheur.
Asteya : Ne pas voler.
Respecter ce qui appartient à autrui. Les biens matériels bien sûr, mais aussi le temps, l’intimité, l’espace, la confiance…
Aparigraha : Ne pas convoiter l’inutile.
C’est être bien avec ce que nous avons, ne pas jalouser les biens ou la personnalité de quelqu’un. Convoiter sans cesse, c’est être en souffrance, c’est vouloir combler un manque qu’un bien matériel ne nous apportera pas. Aparigraha, c’est être réaliste quant à ses besoins et aux actions à poser pour évoluer.
Satyam : Ne pas (se) mentir. Révéler le vrai.
Mentir aux autres, c’est se mentir à soi-même, c’est s’éloigner de qui nous sommes, se cacher, se perdre. Ne pas mentir, ni se mentir, c’est être honnête et accorder à autrui la confiance qu’il mérite, que l’on mérite, qui nous mène vers la connaissance de soi et vers la paix intérieure.
Brahmacharya : Contrôle de l’énergie vitale.
Bien que cette règle soit souvent associée à l’énergie sexuelle (avoir une sexualité saine et équilibrée, respectueuse) il est également question de l’énergie en général. Être en mesure de gérer son énergie au cours de la journée, d’une semaine…

Les Niyamas sont les règles de conduite personnelle
Saúca : Propreté mentale et physique.
Le corps est vu comme un élément indispensable, réceptacle du sacré, dont il faut prendre soin pour rester en santé, sans pour autant l’idolâtrer : «Le véhicule ne devrait pas prendre plus d’importance que la personne qui le conduit.» (À l’inverse, ne pas prendre soin de son corps c’est se négliger en totalité).
La propreté mentale, c’est reconnaître ses pensées telles qu’elles sont et pouvoir les transformer, les recycler si elles sont négatives (y penser différemment). C’est avoir des pensées justes.
Santosa : Équanimité, contentement.
C’est accepter ce qui nous arrive comme étant ce qui doit être. C’est être capable de reconnaître les particules positives dans les situations négatives ; savoir ce qui est bon ou mauvais pour soi, apprendre de cela et continuer son chemin dans l’acceptation de ce qui nous est donné, en connaissance de l’impermanence de toute chose.
Tapas : Austérité et ascèse, chaleur.
Ascèse : pratique soutenue. Tapas : chaleur. On parle ici de la chaleur dégagée par le corps dans les postures pour dégager les toxines, et de la chaleur dégagée par le mental (“le cerveau qui bout”) pour se défaire des choses qui nous travaillent. C’est aussi savoir prendre du temps pour soi, des périodes de pratique et/ou de silence permettant de se recentrer, de prendre du recul sur une situation (ne serait-ce que quelques minutes seul, tranquille, chaque jour).
Svadyaya : Étude de soi, étude des textes sacrés (pas de notion de religion).
C’est se connaître, dans la totalité de notre fonctionnement, du physique au spirituel. Tout ce qui nous ramène à nous est sacré: un mot, livre, revue, slogan, image… tout ce qui nous “parle”, fait écho en nous, nous apporte une réflexion.
Ishvarapranidhana : Dévotion (envers le divin).
C’est comprendre qu’on fait partie d’un tout, que nous ne sommes pas juste un corps ni un mental ; c’est trouver le divin en soi. Se dédier à quelque chose qui nous tient à coeur, (re)trouver sa mission de vie.

Nous retrouvons donc tous ces fondements tant dans la vie quotidienne que dans la pratique des asanas.

Et vous, vous en êtes où?<h/6>